Réflexion sur le taichi chuan http://www.kuradojo.fr/taijiquan.htmll
Pour ceux
qui cherchent à progresser dans les arts martiaux. La méthode du taichi chuan(taiji quan) est une nourriture. Dans cette optique j’examine le taichi chuan(taiji quan) sous trois angles : la santé par la pratique du qi gong, le
bien-être avec le taichi chuan (taiji quan) et pour l’efficacité en art martial
avec la pratique du combat, le Xing Yi et Bagua. Il m’est absolument égal que
mon taichi chuan (taiji quan) soit conforme ou non au style
« officiel ». Je pratique une méthode qui me fait progresser,
c’est-à-dire qui me donne des résultats positifs sur ces trois aspects.
Quelques
questions qui m’ont paru fondamentales pour comprendre le taichi chuan (taijiquan) en tant que méthode : elles se résument à une interrogation :
comment peut-on cultiver et développer des capacités en vitesse et en force en
s’exerçant lentement et souplement en taichi chuan ? Ce sont des aspects
de l’efficacité qui sont directement observables dans un temps relativement
court, tandis que le « bien être » à un aspect subjectif et la santé
s’inscrit dans le temps de la vie qui est long.
En tout cas, je pense que nous ne pouvons pas développer des capacités en vitesse et en force en vieillissant sans avoir une bonne santé – et le taichi chuan(taiji quan), ayant une logique pratique, permet de développer et de renforcer la santé bien plus que la gymnastique.
En tout cas, je pense que nous ne pouvons pas développer des capacités en vitesse et en force en vieillissant sans avoir une bonne santé – et le taichi chuan(taiji quan), ayant une logique pratique, permet de développer et de renforcer la santé bien plus que la gymnastique.
Je pense
qu’une des clefs s’exprime par le concept chinois de « zheng li »
que je traduirai par : « tensions simultanément opposées et
complémentaires ».
Voici un
exemple simple de « zheng li ». Vous levez les mains
comme si vous embrassez un tronc d’arbre. Relaxez-vous bien dans cette posture,
et créez une sensation particulière : vous voulez approcher les mains,
alors qu’elles se repoussent comme si elles étaient devenues les pôles positifs
de deux aimants ; sitôt que vous voulez les éloigner, elles s’attirent comme si
elles étaient devenues les pôles positif et négatif de deux aimants. En art
martial chinois, on appelle « zheng li » ce type de sensation
d’obstruction et d’attirance qui accompagne nos gestes et qui sont perçus
lorsqu’on est bien détendu et qu’on fait lentement le mouvement.
Je pense que
la technique subtile du jûjutsu et celle du taichi chuan (taiji quan) s’appuie
sur cette zone afin de placer l’adversaire dans une situation où il a du mal à
faire un geste. On est alors immobilisé ou projeté sans avoir l’impression de
recevoir une force ou un impact important.
Si
l’exercice de musculation avec des poids fait travailler en force une zone
précise, la pratique du taichi chuan (taiji quan) me semble combler des zones
floues qui sont indissociables des mouvements du corps et essentielles pour
réaliser un geste technique. L’exercice du zhuang zhang (ritsu-zen) où vous
prenez, par exemple, la position d’embrasser un arbre, vise également, à
combler cette zone floue inhérente du geste. En exercice du zhuang zhang (ritsu-zen), vous fermez des
yeux et faites d’une manière imperceptible le geste de placer le poids en
avant, puis en arrière, du corps ; vous pouvez sentir les mouvements comme
s’ils étaient amplifiés, comme s’ils étaient vus à travers un microscope. Ce
type de sensation d’agrandissement de l’envergure gestuelle est bien connu dans
l’exercice du qi gong où on dit : « Alors que le corps bouge à peine,
tu as la sensation d’être devenu un arbre qui ploie sous l’effet d’un vent
violent. »
Selon moi,
la méthode du taichi chuan (taiji quan) cherche à combler cette partie
essentielle du geste afin d’obtenir une consistance dans les gestes techniques.
Dans le combat de kendô, on apprend à frapper au moment du vide qui apparaît à
l’instant où l’adversaire veut lancer son attaque qu’on appelle « debana »,
l’instant vulnérable. Comment effacer cet instant de vide est une préoccupation
technique de tous les adeptes. « La frappe d’une seule cadence » ou
« frappe de non pensée » qu’explique Miyamoto Musashi dans son art du
sabre est impossible à réaliser sans combler cette zone floue qui apparaisse
préalablement au geste.
Nous comprenons naturellement que pour ressentir intimement notre corps, il faut nous situer dans un état mental particulier qui s’apparente à une sorte de méditation. L’exercice du qi gong en est exemple.
On reçoit en taichi chuan (taiji quan) l’enseignement : « bouge comme si tu étais dans l’eau » ; vous faites des gestes comme si vous subissiez la résistance de l’eau partout autour du corps. La lenteur du geste en taichi chuan nous permet de nous plonger dans la sensation subtile qui forme nos gestes. Ce travail nous permet peu à peu d’augmenter la consistance technique. Cette sensation risque de disparaître sitôt que vous faites un mouvement rapide, ou sitôt que vous contractez les muscles, car la rapidité du geste et la tension musculaire nous empêchent de prendre un recul nécessaire pour observer et ressentir la qualité du « zheng li ». C’est une des raisons pour lesquelles on s’exerce lentement en taichi chuan (taiji quan).
Nous comprenons naturellement que pour ressentir intimement notre corps, il faut nous situer dans un état mental particulier qui s’apparente à une sorte de méditation. L’exercice du qi gong en est exemple.
On reçoit en taichi chuan (taiji quan) l’enseignement : « bouge comme si tu étais dans l’eau » ; vous faites des gestes comme si vous subissiez la résistance de l’eau partout autour du corps. La lenteur du geste en taichi chuan nous permet de nous plonger dans la sensation subtile qui forme nos gestes. Ce travail nous permet peu à peu d’augmenter la consistance technique. Cette sensation risque de disparaître sitôt que vous faites un mouvement rapide, ou sitôt que vous contractez les muscles, car la rapidité du geste et la tension musculaire nous empêchent de prendre un recul nécessaire pour observer et ressentir la qualité du « zheng li ». C’est une des raisons pour lesquelles on s’exerce lentement en taichi chuan (taiji quan).
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